Le diagnostic d’autisme chez ma fille : notre vécu

Depuis sa jeune enfance, ma fille a toujours été quelqu’un de très sensible émotionnellement. C’était une petite fille douce, gentille et très câline. Elle avait une passion pour les arts et aimait par-dessus tout chanter. Elle était insécure et souvent dans la lune. Elle tenait des raisonnements d’adultes pour des sujets d’ordre existentiels mais, ne comprenait pas des choses basiques de son âge.

 Lorsqu’elle a commencé le primaire, nous nous sommes rendu compte qu’elle avait de la difficulté à se faire des amies. Nous ne comprenions pas comment une aussi adorable fille pouvait être tout le temps seule. Elle était très studieuse et aimait apprendre mais, avait de la misère au niveau des maths, de l’éducation physique, mais aussi de tout ce qui était abstrait et logique. Petit à petit nous avons vu notre fille perdre sa joie de vivre. Elle n’aimait plus l’école. À 7 ans, elle a commencé à avoir des pensées suicidaires. À la fin de la 3^e année, son professeur a voulu la faire redoubler à cause de sa moyenne en maths qui était de 60% malgré tous ses efforts. Nous nous y sommes opposés et c’est à ce moment que nous avons investigué une première fois la concernant. L’équipe multidisciplinaire que nous avons consultée a conclu à un TDA/H (Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité). On disait également voir des traits autistiques, mais pas assez significatifs pour émettre un diagnostic. Avec de la médication pour le TDA/H, ses notes en maths en 4^e année, sont passées de 60% à 90%.

Non seulement elle n’arrivait pas à prendre sa place socialement à l’école et à se faire des amis mais, en plus elle vivait de l’intimidation. Pendant les récréations, elle passait le temps en longeant la clôture de l’école toute seule. Les adultes autour ne faisaient rien pour l’aider. À 9 ans, elle a sombré dans une dépression majeure. Elle a développé une phobie scolaire et le pédiatre a dû émettre un billet d’arrêt temporaire de fréquentation scolaire. Ma fille a été hospitalisée pendant plusieurs mois. Ce n’est qu’à ce moment que nous avons su qu’elle était autiste. Elle s’est enfermée dans un mutisme sélectif pendant 1 an et demi.